Étude Les Français et le gazon : la perception des pelouses et les pratiques changent
L'étude menée par BVA Xsight sur les Français et le gazon pour l'interprofession Semae révèle des changements. Les possesseurs de pelouse estiment qu'elle joue un rôle positif sur la préservation de l'environnement, mais ils ont du mal à préciser lequel. Des changements apparaissent dans les pratiques d'entretien.
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Un webinaire organisé le 14 décembre dernier par l’interprofession des semences Semae a permis de présenter les résultats de l’étude menée par l’institut BVA Xsight au printemps 2023 sur les pratiques et usages des Français possédant une pelouse. Ce sondage s’inscrit dans la lignée de l'enquête réalisée en 2013 sur ce thème. Un premier échantillon représentatif de la population française des ménages (804 personnes) a été interrogé pour mesurer le taux des possesseurs d'une pelouse : 69 % des ménages français disposent d’un jardin avec une pelouse ou une surface enherbée, 4 % en ont plusieurs (résidence secondaire, tiers).
Un chiffre corroboré par le baromètre 2022 « Les Français et le jardin », élaboré par l’Union nationale des entreprises du paysage (Unep) en partenariat avec Ipsos, qui établissait ce chiffre à 70 %. Cette donnée est stable depuis une quinzaine d’années, malgré la densification des villes. La suite de l’enquête a été menée auprès des propriétaires de pelouses (555 personnes) avec un système de réajustement, afin de disposer d'un échantillon national représentatif des ménages de 18 ans et plus (âge, catégorie socioprofessionnelle, région, taille d’agglomération).
Des provinciaux actifs en maison individuelle
Le profil des ménages disposant d’une pelouse correspond à des actifs (74 %), dans la tranche d’âge 35-64 ans (66 %), propriétaires de leur logement (74 %), habitant une maison (84 %) située en province (86 %), dans une ville de moins de 100 000 habitants (62 %). Sur les 31 % de ménages qui ne possèdent pas de pelouses, 63 % sont dans la tranche 18-24 ans, et 48 % résident en région parisienne. Les superficies les plus importantes se rencontrent dans les régions de l'Ouest et du Sud-Ouest, les plus faibles en région parisienne et dans le Nord-Est.
Plus « prairie » que « gazon anglais »
Lorsque l’on demande aux personnes de qualifier le type de pelouse qu’elles possèdent, 38 % considèrent qu’elle s’apparente plutôt à une prairie, 16 % à un « gazon anglais ». La majorité des ménages ont une pelouse ancienne, de 15 ans et plus (39 %), 33 % une pelouse dont l’âge est compris entre 6 et 15 ans, et 28 % une pelouse de moins de 5 ans. 44 % des ménages ayant une pelouse envisagent de la refaire, entièrement ou partiellement (au moins 5 m2) d’ici à trois ans.
Une pelouse pour les hédonistes
Depuis la précédente étude de 2013, les attentes vis-à-vis des pelouses ont évolué : aujourd’hui, il s’agit principalement de « profiter pleinement de son jardin et s’installer confortablement » (46 %), loin devant « se défouler, jouer dessus, y pratiquer des activités » (26 %). Alors qu’en 2013 ces deux attentes arrivaient à égalité (40 % chacune). Arrive en troisième position la volonté de « donner de l’allure, de la classe à son cadre de vie », avec une petite augmentation (18 % en 2023, contre 15 % en 2013), tout comme l’item « améliorer son éco-environnement et apporter de la verdure » (10 % en 2023, contre 6 % en 2013).
Mesure difficile des bienfaits environnementaux
L’impact du gazon ou des pelouses sur la préservation de l’environnement est perçu positivement pour 85 % des répondants (réponse cumulée plutôt positif/très positif) avec une majorité de « plutôt positif » (58 %) et 27 % de « très positif ». Dans le détail, 53 % des personnes savent que la pelouse capte le CO2 et libère de l’oxygène, et 28 % qu'elle rafraîchit l’atmosphère de 6 à 8 °C en période de forte chaleur. Les autres répondants (qui ne le savaient pas) sont positivement surpris (respectivement 42 % pour le CO2 et l’oxygène, et 62 % pour le rafraîchissement). Seuls 5 % (pour le CO2 et l’oxygène) et 10 % (pour le rafraîchissement) n’y croient pas.
L’effet sur le rafraîchissement de l’atmosphère est clairement le bénéfice le plus incitatif pour semer du gazon chez soi (51 %), devant l’effet bénéfique sur la captation de CO2 et la libération d’oxygène (23 %). Une personne sur deux est consciente que le regarnissage régulier limite la présence de « mauvaises herbes », et 44 % estiment que le gazon peut être résistant à la sécheresse. En revanche, seulement 12 % connaissent l’effet atténuateur de la pelouse sur le bruit (une pelouse divise par 5 le bruit ambiant en cas de nuisance sonore).
Un entretien majoritairement fait maison
Si 65 % des personnes interrogées déclarent disposer d'une pelouse entretenue régulièrement, 14 % indiquent un faible entretien par manque de temps, d’outils ou de matériels. Concernant les modalités d’entretien, 93 % déclarent s’occuper de la tonte (soi-même : 62 % ; conjoint(e) : 26 % ; autre membre de la famille : 5 %). Ils sont 3 % à demander à un voisin, à un ami, ou à n’effectuer aucun entretien. Seuls 4 % font appel à un prestataire de services rémunéré. Mais 19 % envisagent de déléguer l’entretien à un professionnel d’ici deux à trois ans (13 % : oui, peut-être ; 6 % : oui, tout à fait).
En 2023, sa fonction première est d’être un espace d’agrément (32 %). Arrive ensuite son rôle utilitaire (28 %), pour des activités sportives, des jeux d’enfants, l'ébattement des chiens, etc. Pour 21 % des répondants, c'est une surface naturelle favorable à la biodiversité. Enfin, seuls 5 % considèrent que leur pelouse a une fonction esthétique.
En 2013, seuls 6 % considéraient avoir une pelouse pour améliorer leur éco-environnement.
Tondeuses traditionnelles, mais envie de robot
La tondeuse avec bac de ramassage est le principal matériel utilisé, avec 76 % d’utilisateurs (taux de 84 % pour les surfaces de 100 à 500 m2) ; 22 % utilisent une tondeuse mulching (taux de 35 % pour les surfaces de 500 à 1 000 m2 et de 47 % pour les surfaces de plus de 1 000 m2) ; 10 % possèdent un scarificateur, et 7 % un rouleau.
Actuellement, 5 % des répondants déclarent disposer d’un robot de tonte, et il ne semble pas exister de corrélation entre le taux d’équipement en robot et la superficie de la pelouse. En revanche, 31 % envisagent de s’équiper d’un robot de tonte d’ici deux à trois ans (cumul des « oui, peut être » et des « oui, tout à fait »), et ces intentions sont corrélées à la surface de gazon (38 % pour les personnes possédant plus de 1 000 m2, 34 % pour les surfaces de 500 à 1 000 m2, 28 % pour les surfaces entre 100 et 500 m2, 24 % pour les surfaces de moins de 100 m2).
De l'arrosage basique et du « sans eau »
L’arrosage est réalisé manuellement avec un tuyau (34 %), par arrosage automatique via un réseau enterré (7 %), avec un système posé en surface de type jet rotatif ou oscillant (7 %), par un goutte-à-goutte (4 %), par arrosage automatique via des asperseurs en surface (4 %). Le sondage montre que 53 % des personnes n’arrosent pas. Seulement 17 % des répondants qui utilisent l’arrosage automatique connaissent la quantité d’eau apportée à chaque arrosage. D’une façon plus globale, les personnes déclarant arroser leur pelouse le font lorsque celle-ci commence à jaunir (58 %) ou après plusieurs jours sans pluie (46 %).
Le comportement en matière d’arrosage varie selon les régions concernées.
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Une belle pelouse, c'est du boulot
Une personne sur deux déclare s’occuper de l’entretien de sa pelouse une à deux fois par semaine, lors des périodes les plus intenses (tonte, arrosage), 28 % une fois par mois, 11 % moins d'une fois par mois, 8 % de trois à quatre fois par semaine, 3 % presque tous les jours.
La principale contrainte d’entretien (note de 7 à 10) est aujourd’hui la sécheresse pour 49 % des personnes interrogées (62 % dans la région du Sud-Est), suivie par les « mauvaises herbes » (40 %), le jaunissement (34 %) et les mousses (32 %). En dix ans, le regarnissage est passé de la 6e à la 1re place dans la hiérarchie des opérations d’entretien les plus réalisées (hors tonte et arrosage), avec 52 % des répondants qui réalisent cette opération, devant l’apport de terreau (47 %), l’apport d’engrais ou de fertilisants (42 %), la scarification ou le défeutrage (37 %) et le traitement antimousse (36 %). En revanche, le gazon de regarnissage est préférentiellement acheté au printemps (56 %) ou lorsqu’une offre promotionnelle se présente (20 %), alors que la meilleure période pour semer ce type de mélange est l’automne (15 % des achats seulement).
Méconnaissances dans le choix des semences
Près de 40 % des personnes interrogées ne savent dire quelle est la composition des mélanges utilisés pour leur pelouse et, même assistées (présentation d’une liste), 59 % ne connaissent aucune variété de semence. Cette méconnaissance ne s’est pas améliorée depuis l’enquête de 2013. Le ray-grass anglais est le plus connu (26 %), devant le microtrèfle (16 %) et les pâturins (14 %). Les Français ne connaissent pas non plus le prix de 1 kg de semence (63 %), ni la surface qu’il est possible de semer avec cette quantité (66 %).
Globalement, les achats de semence à gazon en 2023 ont baissé par rapport à 2013 : 48 % déclarent n’avoir effectué aucun achat ces deux dernières années, contre 34 % en 2013. Même sur le gazon de regarnissage (en tête des achats sur les deux enquêtes), le nombre d’acheteurs affiche une baisse (33 % en 2023, contre 45 % en 2013). Toutefois, les volumes ont augmenté : 41,7 kg toutes catégories de gazon confondues en 2023, contre 32,4 kg en 2013, sauf pour le gazon avec fleurs (4,7 kg en 2023 et 6,7 kg en 2013).
Prairies fleuries boudées, le critère sécheresse s'affirme
Les principaux freins à l’achat de semences pour prairies fleuries n’ont pas changé en dix ans (95 % de non-acheteurs) : « n’y pense pas » (28 %), « considère que cela n’apporte rien à la pelouse » (20 %), « n’aime pas le côté “sauvage mal entretenu” » (17 %), « trouve que cela vieillit mal avec les fleurs fanées jugées peu esthétiques » (17 %), « méconnaissance de l’existence de ce type de mélange » (12 %).
La résistance au piétinement et à la sécheresse constitue de loin les deux critères de choix les plus importants, avec une augmentation de l’intérêt pour le critère sécheresse (28 % en 2023 et même 40 % dans le Sud-Est, contre 22 % en 2013).
À la question « sous quelle forme préféreriez-vous acheter votre gazon ? » si vous deviez refaire demain votre pelouse, le choix des semences arrive largement en tête (79 %), devant les rouleaux ou tapis pré-ensemencés. Les signes de qualité sont des marqueurs qui intéressent les acheteurs : 56 % montrent un intérêt pour les gazons bénéficiant d'un label environnemental (justifiant moins de tonte, d’engrais ou d’arrosage), 55 % pour ceux de fabrication française, et 33 % pour les gazons Label Rouge.
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